La représentation du nu en peinture permet un accès direct à une partie très personnelle de l’être. Éclipsé du public, le corps se dévoile dans la peinture comme une pénétration de l’âme. Dans ce travail, j’ai cherché à focaliser sur les extrémités du corps, ces parties fragiles sur lesquelles notre vie repose. Montrer la singularité du corps humain et son état dans son propre enchevêtrement.

 

Avec le nu, on accède directement à la personne, sans artifice, celle-ci ne peut se cacher. Faire un zoom sur le corps nu permet de jouer sur le paradoxe d’une mise à nu totale sans pour autant dévoiler l’identité du sujet. L’idée principale est de chercher à faire transparaitre une émotion au travers des différents membres du corps, de leur position les uns par rapport aux autres. Cet entrelacement qui amène à l’histoire même du sujet. 

 

Cette série interroge sur la valeur de ce que nous impose la société actuelle et comment nous y réagissons. Ces derniers temps nous ont montré que l’on pouvait être réduits aux stricts minimums, mais ces limites imposées ne nous permettent-elles pas finalement de voir plus loin avec un autre prisme ?

Dans un tableau, les bords du tableau représentent une des contrainte, la limite physique de la création mais celle-ci s’avère également libératrice et la toile n’est que le centre de gravité de l’idée évoquée tout comme le corps pour l’esprit. 

 

Ce moment face au modèle où les formes et couleurs jaillissent sont une partie indispensable à mon travail d’atelier. Ils sont la source de mon inspiration et de mon œuvre qui repose sur la recherche de notre représentation intime du corps lié à l’image qu’il représente dans la société. La compréhension et l’acceptation de notre corps permet d’aller bien plus loin qu’on ne le pense. L’image que l’on dégage représente-elle vraiment qui nous sommes ?