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2021

A l'initiative de la galerie Sabine Bayasli, le peintre Olivier Masmonteil signe son premier commissariat d'exposition et réunit une cinquantaine d'artistes invités à imaginer

leur « Enfer », en référence aux anciennes sections de bibliothèques dédiées aux livres et aux œuvres interdites ou immorales. Axée majoritairement sur des petits formats.

l'exposition recrée l'atmosphère d'un boudoir intimiste, dans lequel l'œil se glisse au plus près des œuvres. Dessins érotiques, peintures obscènes, sculptures

blasphématoires, photographies apocalyptiques, l'ensemble pourrait répondre à ce précepte du non moins anti-conventionnel Georges Bataille : « de la nécessité d'éblouir

et d'aveugler ».

S'il est bien question de délectation du regard, il s'agit aussi d'interroger les tabous contemporains et la liberté artistique dans notre temps présent. Un sujet d'autant plus

d'actualité que certains musées décrochent Balthus et Gauguin. « J'ai remarqué que les artistes s'interdisent certains sujets de nus, plus qu'avant. On entre dans une

censure qui n'est pas verbalisée. J'ai donc pensé mettre en relation l'art et l'idée de l'Enfer des bibliothèques qui est liée à la censure » observe Sabine Bayasli. Qu'est-ce

qu'un artiste d'aujourd'hui s'interdit de dessiner ou de peindre ? L'Enfer ainsi imaginé dans la galerie serait-il capable de casser les barrières du politiquement correct qui

astreint le champ de la création et dicte certains codes du marché ? L'art, pour s'accomplir entièrement, n'a-t-il pas, par essence, le devoir de défier la morale ?

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